CD  // The libertines

Le retour du groupe de Peter Doherty

Le 4ème album de The Libertines est sorti ce vendredi 5 avril 2024. « Cet album sera sans doute le dernier avec les Libertines » ainsi sont les mots du leader du quatuor anglais Peter Doherty.
9 ans d’absence et après un album en demi-teinte ( Anthems For Doomed Youth sorti en 2015 ), c’est donc le retour du groupe de rock garage qui s’est fait connaître au début des années 2000. All Quiet on the Eastern Esplanade, The Eastern Esplanade étant l’adresse du studio Albion Room à Margate où a été enregistré l’album, est un disque rock et épuré, emmené par le duo londonien Carl Barât/ Peter Doherty. Désormais quadragénaire, l’époque tumultueuse du début des années 2000 semblent derrières eux. Mais la fougue est toujours là, en témoigne l’ouverture de l’album Run Run Run et son refrain entrainant :

“Run, run, run boy Faster than the past
Through the looking glass
If you want the night to last”


« Cours, cours, cours, garçon
Plus rapide que le passé
De l'autre côté du miroir
Si tu veux que la nuit dure »

Les Libertines courent-ils plus rapidement que leur passé ? En tout cas ils reviennent alors même que la presse anglaise n’y croyait plus. C’est peut être ça la force de ce groupe mené par un Doherty assagi : de revenir quand on ne les attend plus.

Merry Old England, 4ème titre de l’album est une véritable ode à l’Angleterre avec une performance vocale surprenante de Doherty ! Le clip traduit parfaitement l’obsession poétique du groupe : l’Arcadie, une terre utopique où l’harmonie règne. Personnifié ici par l’Angleterre mais où les protagonistes finissent par déchanter :

Le clip se termine où celui de « Night of the Hunter » débute. Une référence évidente à « La Nuit du chasseur » de Charles Laughton, sorti sur les écrans en 1955.  Le titre et nappé par le riff de reprise du thème du Lac Des Cygnes de Tchaïkovski à la guitare. Véritable hit de l’album avec son refrain évocateur : 

“I was calling to tell you, baby
They're takin' me away for a while
Ah, you can't blame me, it's this world that's made me
Now they're takin' me away for a
Takin' me away for a”

« J'appelle juste pour te dire, bébé
Qu'ils m'emmènent loin pour un moment
Eh bien, ne me blâme pas, c'est le monde qui m'a fait

Et ils m'emmènent loin pour un...
M'emmènent pour un... »

« Tu ne peux pas me blâmer c’est ce monde qui m’a fait… »

Et si c’était le monde qui a fait de Doherty ce qu’il est devenu ? Stranger in my own skin,un documentaire sur la descente aux enfers puis la rédemption et le retour sur scène du leader du groupe tente en quelques sortes d’expliquer ce rapport au monde et à la scène qu’a Peter. Mais revenons à l’album avec le titre I Have a Friend 3ème titre de l’album. Les deux chanteurs se répondent comme au temps de l’album Up the bracket (premier album des Libertines sorti en 2002). On retrouve dans ce titre l’énergie et le souffle rock qui fait l’essence même du groupe.

All Quiet on the Eastern Esplanade se finit sur Songs They Never Play On The Radio. Un son qui ne sera surement effectivement jamais joué à la radio. Non pas que le son soit mauvais mais parce qu’il donne l’impression d’être dans une session d’enregistrement avec les membres du groupe. En définitive, en reprenant les éléments qui ont fait leurs succès tout en les adaptant à leurs projets solo artistiques respectifs, The Libertines livrent un album réussi.

Vous pouvez retrouver l’album à la médiathèque !

Sécurité. Pour accéder au portail de votre bibliothèque, merci de confirmer que vous n'êtes pas un robot en cliquant ici.